Artistes 102

Agé de 17 ans, mon univers artistique est très coloré. Cette œuvre illustre le vivre ensemble entre toutes les formes de mobilités et les enfants. Ma démarche est surtout une démarche fédératrice par l’utilisation des couleurs, et l’humanisation des objets (voiture, radar, signalisation…). Si la voiture au premier plan semble incarner le danger, moi, à côté, j’encourage le vivre ensemble, pour laisser la place sur toute la partie haute du tableau à des couleurs vives et joyeuses.

Jeanine Amette-Taburet utilise dès son enfance le dessin comme moyen d’évasion et d’expression. Elle pratique le pastel et l’aquarelle mais l’acrylique est réservée aux émotions fortes.
Choc est un hommage à Laurent B., décède à l’âge de 16 ans dans un accident de bicyclette.
La couleur symbolise la jeunesse et les mouvements rageurs du pinceau illustrent l’impact foudroyant et le chaos qui s’ensuit. La lumière blanche du passage dans l’autre vie est éclairée de fragments d’or tels l’âme qui s’élève.

Kostis Argyriadis est né en 1981 à Thessalonique, en Grèce. Son travail a fait l’objet d’une publication en 2011 sur un projet collectif qui documentait le paysage urbain à Thessalonique. « Tirée de la série  »Every Day, Every City », je travaille sur la médiocrité à laquelle l’humain se heurte chaque jour, dans chaque ville. C’est ce que nous essayons de ne pas voir, la substance à contretemps, le second matériau. Sur la toile de fond de notre vie, nous élaborons la trivialité de son contenu. »

Un instant d’inattention, une ligne franchie, et c’est la vie qui s’éteint. Dans un paysage de campagne, une route bordée de 102 étincelles d’enfants qui n’iront pas jusqu’au bout du chemin qui leur était destiné. Leur place est à présent « dans les nuages », comme on explique aux petits, et la route semble vide et longue pour les proches qui cultiveront à jamais le souvenir de ces êtres chers. L’œuvre d’Abraham Aronovitch nous ouvre les yeux sur un monde où visible et invisible ne font qu’un.

Dans les années 1990, Charles Auffret, âgé d’une soixante d’années, réalise quelques sculptures de grand format : le Grand Saint Joseph ; l’Etreinte assise ; le Grand Couple debout. La Paternité traite d’un sujet simple et éternel. Par la manière dont le père et le fils se tiennent embrassés, elle met en évidence la multiplicité des liens qui les unissent. La verticalité de la posture du père souligne non seulement la protection indéfectible qu’il accorde à son enfant, mais aussi la force que lui donne l’amour qu’il lui porte.

Galerie Malaquais, Paris

Artiste peintre, elle pratique la sculpture, le dessin et les installations. Formée aux Beaux-Arts de Paris, après l’École Duperré et Olivier de Serre. Depuis, elle expose régulièrement en galeries et puise son inspiration dans son vaste album familial, ou se mêlent des images datées pour mieux commenter l’actualité. « Comment aborder ce sujet si délicat ? La mort enfantine. Je me suis placée du côté du rêve et de l’allégorie.  Un esprit flottant dans le ciel…il semble serein et apaisé. »

Diplômée en 2008 des Beaux-Arts de Paris, elle rejoint la même année la galerie Pierre Levy. Lauréate en 2012 du PRIX RENOIR. Elle expose en France et à l’étranger dans de nombreuse galeries et foires (Art Paris). « Quand on m’a contacté pour participer au projet que j’ai évidemment accepté sans aucune hésitation, Je venais juste d’accoucher. Je devais donc réfléchir à ce que j’allais faire et en regardant mon enfant dormir, la réponse m’a apparue évidente, JAMAIS 103, c’est inenvisageable… »

Issue d’une famille d’artistes-peintres, Geneviève Bayle a commencé à dessiner très jeune. Après avoir peint, elle se consacre à la sculpture trouvant dans le volume et le travail de l’argile devenu bronze une plus grande liberté d’expression. Ce Cri déchirant, manifeste son émotion en pensant à une petite fille de 5 ans percutée, sous les yeux de sa maman, par un chauffard alors qu’elle traversait tranquillement un passage piéton…Le corps se tord, le visage se creuse… ô douleur !

Cette œuvre est réalisée en technique mixte, signature artistique de l’artiste : acrylique, fibres et secret bien gardé. Il travaille en Dordogne, et expose régulièrement en France et à l’étranger. « L’intuitif me fascine, mes mains véhiculent cette urgence à peindre la vie ». Dans une métaphore filée, par un labyrinthe de couleurs et de chemins, composé de fils d’Ariane, Marc Bertin propose un voyage introspectif flagrant, avec ses fils, symboles de besoin de liens et d’interconnexion.

L’illustration introduit une situation que nous pourrions vivre, vous et moi.
Nous avons tous des automatismes quand nous sommes automobilistes, motocyclistes, cyclistes et piétons.
Pressés, fatigués, énervés, sur un trajet routinier, avec un sol verglacé, en rentrant de soirée… Oui, nous sommes humains.
Prenons le temps d’observer et émettons le souhait de changer.
Afin d’honorer la mémoire des enfants décédés en 2020, le chiffre 102 est inscrit à la verticale sur la droite du véhicule, mais pensons à tous les enfants décédés depuis tant d’années.
La sécurité routière, c’est vous et moi, main dans la main.

« Ma modeste contribution à ce grand projet est toute petite par rapport aux souffrances subies par tous ces jeunes qui ne demandaient qu’à être heureux et vivre tout simplement.

Par mon travail je voudrais, dans toutes ces arabesques, ces transparences, montrer que jamais rien n’est tout noir ni définitif … il y a toujours un espoir si petit soit-il.

Un rayon de soleil à venir … juste un point lumineux au centre de la noirceur. »

De ces multiples couches de pigments aux couleurs vives, transparent formant un « brouhaha », émergent des feuilles d’or;  Les symboles de la vie, et les lieux apparaissent cette fois… en prenant toute la toile dans leur nudité, leur présence immense : Des êtres ou des symboles: toujours cette note surréaliste.

Les couleurs de la vie et de l’amour. 
Une oeuvre équilibrée, progressive, riche et passionnante, qui montre l’évolution d’un créateur et de sa « patte ».

                                    « L’ Homme se révèle par l’écriture, la musique, les couleurs, et  ..le graphisme. »

Agathe Bokanowski vit et travaille à Paris. Ses peintures et dessins ont été présentées dans de nombreuses galeries, musées et monuments parisiens.

« Dans cette peinture, la lumière d’une bouche d’aération apporte un éclairage naturel et suggère un monde extérieur proche mais diffus. »

Émilie Bokanowski est diplômée de l’École de Communication Visuelle de Paris – ECV Paris. Elle travaille en free-lance dans les domaines du design graphique, design de motifs et illustration. Elle pratique également la sérigraphie et le tatouage « hand poke ».

Botero PoP est minimliste. Il n’est ni un homme, ni une femme, n’a pas de genre ou de religion ou de quoi que ce soit! C’est donc vous, moi, n’importe qui. Avec un simple accessoire il se «déguise» en un personnage de la culture-pop. Ici c’est Freddie Mercury, qui veut simplement pouvoir faire du vélo en paix, sans qu’on le dérange, en sécurité, en liberté, en insouciance…

Les enfants à vélo, ça devrait toujours être ainsi, avec en plus une chouette musique à siffloter dans leur tête.»

Street artiste et portraitiste de rue, il installe depuis 2010, ses portraits carrés fabriqués à l’aide de la célèbre petite brique en plastique, révélant ainsi une réalité pixélisée à travers la France et partout dans le monde. Après échange avec l’association Vict’Wart, il propose une œuvre hommage à une victime décédée des suites d’un accident de la route. Après l’exposition parisienne l’œuvre sera installée à Toulouse en souvenir de Thalya.

« Shine your light for the world to see » 
Pauline is an inspiration for all of us, she managed to turn the darkness into light with the love of her better half by her side.

François Chaillou est un artiste sculpteur qui s’est formé aux Beaux-Arts de Carrare, en Italie et de Prague.

La sculpture Usnea Fastigiata XI figure la silhouette végétale d’un portrait dont seuls quelques éléments sont clairement reconnaissables. Les fragments de corps évoquent autant l’apparition que la disparition dans une ambiguïté riche de sens. Le végétal envahi l’humain à mi chemin entre violence faite au corps et poésie de la métamorphose.

Peintre toulousaine et autodidacte. Elle pratique le dessin, la peinture et les collages pour son propre plaisir. C’est une de ses nombreuses passions. Discrète et refusant d’exposer son travail en général, elle accepte pour le Projet [102] de déroger à cette règle. Ce collage utilisant une technique mixte est le fruit d’une inspiration spontanée.

Artiste travaillant depuis 2015 sur le thème des violences urbaines. Travail technique du dessin à la suie sur une feuille de papier, où à chaque instant le support risque de brûler. Traduction graphique d’une société en crise. « Derrière la fascination initiale pour ces images, dont je reproduis la ferveur au risque par le risque permanent de voir mon papier s’enflammer, j’ai eu envie de réintroduire de la fragilité dans ces scènes, car si on touche à la surface du dessin, il s’efface. »

A la frontière de la figuration et de l’abstraction, j’ai choisi de traiter le thème du « Massacre des innocents », il résonne en sympathie avec la tragédie des familles confrontées à la perte d’un enfant.

Sans citation ni narration il ouvre un espace où peut naître une méditation sereine.

Alliant le goût du décalage à une certaine poésie du détail, l’approche de Célia Clément éveille notre désir d’imaginaire et propose un regard sensible sur le quotidien qui devient alors un ailleurs…

Cette photographie est porteuse d’espoir et suscite de multiples interprétations. La place centrale du rétroviseur compose une image bidirectionnelle qui invite autant à se souvenir (vision de ce qui a été dépassé par la voiture) qu’à anticiper (vision de ce qui arrive).

Clet is most known for his critics to the authority through his interventions on roadsigns all over the world. Following the philosophy of a new umanism his works aims to question the rule of law as the only moral parameter.
In this case a spilled glass of wine is covering the proihibition sign. An hommage to the happy mistakes that leads to new and beautiful discoveries.

L’arbre croit durant des siècles, le dessin est affaire de quelques minutes
l’arbre est lourd, le dessin s’envole. L’arbre demeure, le dessin passe.
Et pourtant, la magie du dessin nous fait oublier qu’il n’est fait que de coups de crayon, évitant la complication des couleurs..de simples traits noirs entourés de lumière, qui savent exprimer une branche lourde et apaisante, calme et protectrice, comme la main d’un père sur la tête de son enfant.
Ceci n’est pas un cèdre: c’est moi devant mon père.
Siméon Colin

Jean Couty (1907-1991) est un peintre majeur de l’école lyonnaise qui compte parmi les grandes figures de la peinture française du XXe siècle. Son attachement à la ville de Lyon est omniprésent dans une grande partie de son œuvre. À travers cette toile, Jean Couty nous offre une vision nocturne de l’échangeur de Perrache. Selon lui : « La nuit, l’architecture disparaît au profit d’une certaine lumière qui joue au hasard, de façon indépendante ».

Damoon est diplômée d’une école de stylisme en 2002. Elle part ensuite pour l’Asie et l’Orient une décennie. Elle a exposé à Paris et Biarritz. Ses créations visent à provoquer des émotions fortes méditatives, contemplatives, réveiller les sens. Le détail est important. Les thèmes majeurs abordés sont la féminité, la sensibilité. Ici cette œuvre évoque l’innocence, l’insouciance, la fragilité. Le fin lacet, est la vie, il lie les deux personnages, et peut rompre à tout moment.

L’œuvre d’Hugo de Castelbajac porte une certaine mélancolie qui s’attache à relever l’éphémère d’un moment de grâce, un fait qui pourrait être anodin mais qui devient précieux dès lors qu’i pose le regard dessus. Il ne lui reste plus alors qu’à capter cet instant dans le cadre de son Rolleiflex, comme une “mise au carré” du moment, cliché toujours parfaitement composé. Ici le cadre est encore plus important que la lumière. N’y est admis que l’essentiel,le choix du noir et blanc retient le temps.

Cette œuvre rend hommage à l’une des victimes de la route : Flos Fracta, c’est-à-dire « Fleur brisée » en latin. L’artiste a cueilli une sommité fracturée d’Angélique (Angelica archangelica) pour la solariser en tirage unique. Cette hampe d’ombellifère symbolise la beauté foudroyée. Les ombellules sectionnées s’envolent en formant un astre dans le bleu de l’espace, invitant à méditer sur la responsabilité de l’être humain face à la vie, belle et fragile à l’image de la nature.

Mon travail se développe depuis toujours entre l’inconscient et la raison. Ici l’enfance est projetée dramatiquement hors de l’innocence. « Sur le sol un signe de ton passage. Il y a quelques minutes tu riais, la vie devant toi. Un nœud d’amour dans tes cheveux blonds. Un nœud couleur du sang que tu laisses sur l’asphalte. L’enduit recueille ton dernier passage. Tu ne t’en es pas rendu compte. Un souffle, un bruit sinistre et le silence de tes pas qui s’éloignent vers le néant de ma mémoire. »

Bertrand de Miollis est un peintre français né en 1972, il vit et travaille à Paris.
Témoin de son temps, il accompagne Sylvain Tesson au lac Baïkal puis des grands reporters en Irak et en Afghanistan. À ce titre il illustre de nombreux livres. Bertrand de Miollis fait partie des Peintres Officiels de la Marine depuis 2018, il est également commissionné par l’Opéra de Paris.
Attaché à une restitution originale de la lumière et de la couleur, sa peinture est celle du vivant

Priscille Deborah est peintre, performeuse, plasticienne protéiforme.
Triple amputée depuis 16 ans, elle a choisi le côté lumineux de la lune. C’est une battante, une femme libre, sa peinture est à son image, pleine de cicatrices, pleine de joie, pleine de vie.
La démarche de Priscille Deborah pénètre les tréfonds de l’histoire individuelle pour atteindre les racines de l’humanité.
Première française à expérimenter un bras bionique, elle peut maintenant peindre à nouveau avec son bras droit, guidé par sa pensée.

« There would be no reason to paint if you could say it in words » écrivait Edward Hopper. Langage à la fois intime et impudique, la peinture est pour moi le plus sincère et authentique des refuges et assurément le chemin le plus court pour accéder à ce monde plus grand si essentiel.

Force vitale est une évidence : l’énergie du rouge, la verticalité blanche comme ligne de force structurante et les cicatrices en arrière-plan toujours là même si elles finissent par s’estomper avec le temps.

Ce tableau représente une première pour moi qui ai plus l’habitude de faire de l’illustration pour la BD. Je suis heureux d’avoir prêté mon trait à ce projet. Qui aurait cru que je trouverai un moyen de m’exprimer sur un sujet si fort et si triste à la fois. J’avais peur de ne pas être légitime pour participer, n’ayant été ni victime ni témoin d’un si tragique incident. Alors j’ai imaginé ce que l’on peut ressentir et tenter de le retranscrire par le côté apaisant et enfantin de l’aquarelle.

L’humain est plutôt suggéré dans mon travail et peu représenté. Quand je regarde cette photographie, j’y vois au premier plan des cans de Coca cola et autres écrasés, au deuxième plan cette planche de skate brisée ( tout  ceci m’évoquant la jeunesse) , le tout entouré d’ un état de désolation, d’abandon, de tristesse .  Une vie happée, brisée. La dureté des tirages, qui est ma signature, accentue cela. Cette photographie a été prise dans un lieu un temps, plein de vie jusque 2015.

Mon œuvre représente un enfant qui a eu un accident sans gravité avec sa caisse à savon, il est dans un cadre bucolique, loin du tumulte de la vie urbaine et de ses dangers. Ce sont ces petites blessures que nous avons tous connu avec nos jouets que j’essaye de mettre en avant simplement. Je ramène les adultes que nous sommes à notre enfance afin que nous nous rappelions à quel point les risques de la route sont réels.

Autodidacte avisé retour à la peinture en 2015 après 20 ans de rien ou presque rien. Primitif moderne avec des résonances intérieures. Je raconte des histoires vécues ou imaginées dans un frottement confrontation avec le regardeur. Exposition personnelle au Château d’Ancenis août 2021. Salon des indépendants au Grand Palais éphémère février 2022.

Un impact, un choc, un accident.

De l’encre, un pinceau, un écoulement.

Je m’attarde dans ces tableaux à restituer le choc traumatique de l’accident.

Un impact, une trace, un corps meurtri, un souvenir, une mémoire traumatique, un trou noir. Une absence, un deuil, une toile, un pinceau, de l’encre…un impact, une trace…

Epsylon Point est un peintre précurseur et pionnier de la bombe aérosol en 1979 comme du pochoir en couleur en 1983 sur la scène urbaine.

Magicien de la couleur il ne cesse d’évoluer dans ses recherches picturales.

« Love » traduit la beauté, la volupté et l’amour à travers les différentes périodes de l’existence. La Choose galerie est entièrement dédiée à l’œuvre d’Epsylon Point.

Il découvre le graffiti fin 1996 et se dirige naturellement vers le tag et la lettre. Il y rencontre Raphe et montent ensemble un collectif d’artistes baptisé Haut En Couleur (HEC)…
Aujourd’hui Directeur de création dans la société qu’il a créé, il mène en parallèle ses productions artistiques et professionnelles.
Il décline ses Pin-ups Urbaines à la coiffure calligraphiée sur tout type de supports, numériques et physiques, qu’il expose aussi bien en galerie que sur les murs des villes.

Explorateur de langages atypiques, j’aime proposer des voies d’expressions connectées à notre monde émotionnel. Ankaa vous invite à déambuler dans ses ruelles, à décrypter les traces, les empreintes qui vous conduirons sur votre route. A prendre les chemins qui vous mèneront hors du cadre pour faire sens avec votre histoire.

Ankaa est l’étoile la plus brillante de la constellation du Phénix, comme un phare vous conduisant ainsi à votre propre lumière, à votre étoile…

La main sur le cœur  c’est la main de celle ou de celui qui rassure , qui donne et partage, c’est la main d’un enfant, d’un parent, d’un ami. C’est aussi la main qui dit stoppe, qui alerte.  C’est un symbole universel.
Des fleurs, car c’est ce que l’on offre quand on aime, quand quelqu’ un part…
J’avais l’envie malgré le sujet grave et dur de partager  à travers cette œuvre mon amour de la vie. Les mots choisis et écrits sur la main ne sont que des mots positifs, des choses, des sentiments que l’on a , que l’on a peut être perdu, que l’on va sans aucun doute retrouver.

Je suis cycliste et automobiliste : je fais la plupart des trajets de la vie de tous les jours en vélo. Ce qui fait que je suis sensible à la sécurité routière : les cyclistes sont particulièrement soumis aux dangers de la route. Mais quand je dois aller acheter du matériel pour la gravure ou le dessin, j’y vais en voiture. Et je passe systématiquement devant ces deux bonhommes, pour moi ils sont associés à ma pratique : c’est pour cela que je me devais d’en faire des gravures.

Une fraction de seconde

La nuit est douce et paisible, de ces nuits tropicales où la chaleur et le chant des grenouilles nous bercent

Une fraction de seconde

Je prends la route calmement pour retrouver mon lit après une soirée agréable entre amis à refaire le monde

Une fraction de seconde

Un tressaillement

Une hébétude

Une stupeur absolue

Une fraction de seconde…

Laure G.

Artiste résidant en Guadeloupe. Elle travaille sur l’évaporation de la matière. Ici, un travail sur la blessure et la cicatrisation.

Photographe depuis ses 17 ans. Elle travaille plusieurs années comme directrice de centre de loisirs pour une commune varoise, puis en Haute Garonne. En 2015, elle décide de créer son entreprise de photographie. À l’occasion d’un évènement, Hôpital Sourire, trois photos sont retenues sur le thème « Sourires d’Artistes ». « Pour Projet [102], j’ai tout de suite imaginé cette photo, cela faisait sens pour moi de réunir, l’innocence d’un enfant, le doudou comme objet sécuritaire, la route et le rouge du Stop. »

Les Grossomobiles sont grosso modo des automobiles. Par leur formes simples et colorées elles rappelles les jouets de l’enfance et renvoient aussi à l’image que petit l’on se fait des choses. À huit ans, je me suis fait renverser devant chez moi. Je jouait dans la rue et pensais courir plus vite que la voiture que j’entendais approcher. J’en ai gardé une conscience aiguë de la force de ces engins du quotidien. Je sais que beaucoup d’adultes sont comme les enfants et n’y font pas trop attention.

J’explore la technique  Art en lignes,  pour donner forme à l’invisible et corps à l’imaginaire.

« Elle était là ! » comme tous les matins, pour aller au cours, pour  préparer son avenir, vivre son quotidien d’adolescente.

« Elle était là ! » et les autres aussi. Ces automobilistes pressés  qui roulent vite, bien trop vite.

L’un d’eux a croisé sa route en une fraction de seconde et elle n’est plus !

Elle n’est  que silhouette, les grandes vitesses s’illuminent et persistent.

Le torse d’enfant est réalisé par Mathieu Gaudric au cours d’un séjour dans l’Oise, d’après un jeune garçon rencontré dans le village de Chars et qui posera également pour plusieurs dessins. Restituant le caractère rêveur de l’enfant, sa sculpture fondue à la Fonderie de La Plaine sera sa première réalisation en bronze.

Des bouchons, des jouets, une petite veste brodée, quelques fruits, une écharpe colorée, toutes choses de la vie pour accompagner après la vie. Voilà cette « Table d’Offrande », comme nommait André Lhôte les grandes natures mortes des fresques murales des tombes thébaines de l’Ancienne Égypte.

Cette œuvre de Gauthier Genet met en avant la légèreté du corps humain. Mais plus que la grâce d’un corps en mouvement, cette légèreté renvoie avant tout à la fragilité de celui-ci, notamment face à la brutalité d’un choc physique.

Au-delà de la souplesse de l’organisme, c’est à notre propre précarité vis-à-vis des accidents de la vie que l’artiste nous renvoie.

Voici une vague qu’aucune force contraire ne pourra empêcher de déferler. Ni les tourments de la vie, ni ses drames, ni ses effondrements. Voici la Vague de l’amour, un cœurs à corps d’une tendresse et d’une puissance sans commune mesure, fondues dans le bronze, le père soutenant la mère et leur enfant tout en les embrassant avec vigueur. Tous trois ne forment plus qu’un, et pourtant à bien y regarder chacun se détache comme pour mieux figurer encore le mystère de la vie.

Gaël Bordet, romancier

Texte accompagnant La vague de l’amour, sculpture d’Arlette Ginioux

L’action d’alerter relève de mon quotidien d’artiste. A propos du réchauffement climatique (La Prophétie des grenouilles, long métrage), des écosystèmes en danger (Ma petite planète chérie), des OGM (Tante Hilda !), de la biodiversité (Bestioles, podcast de France Inter), de la délinquance environnementale (Petit dictionnaire impertinent de la planète, édité par Libre et solidaire) et aujourd’hui la violence routière avec le « projet 102 ».  Le cinéma d’animation, la télé, la radio, la littérature, les arts plastiques : autant d’occasions d’exercer ma citoyenneté de façon ludo-éducative.

Jacques-Rémy Girerd

En tant qu’artiste peintre, je suis toujours tentée par des sujets inhabituels.
Le thème de la Prévention Routière m’a attirée par toutes les interprétations possibles.
En qualité de « coloriste » le feu m’a interpelée pour dénoncer les dangers de la route.

C’est un paysage de rêve, vu par l´enfant. Car l´enfance forme un monde a part où la réalité et ses contraintes n´ont que peu de prise. Les couleurs ont la douceur de l´enfance, celle d´une réalité vue par des yeux purs. Une route sans doute, une voiture peut-être se fondent dans ce paysage. Le plus important est le ballon qu´il faut aller chercher de l´autre côté de la route…mais la route n´est rien dans le monde de l´enfance. À nous de respecter ce monde.

Lorsque j’étais enfant, mon tempérament rêveur me portait naturellement vers le “Gilles” de Watteau. Puis j’ai dessiné des super-héros jusqu’au jour où, j’ai découvert Tintoret et le Caravage qui m’ont marqué de façon indélébile. Entré aux Beaux-Arts de Paris en 1989, je me suis immergé dans l’art contemporain.

Transformé par ces voyages picturaux, mon travail est traversé de façon récurrente par les thèmes de la banlieue, du portrait et des visions urbaines nocturnes, de l’Afrique.

Ariel Jacob est étudiant à l’Université d’art Central St Martins à Londres. Il travaille divers mediums, et notamment la sculpture, autour des thèmes de la maladie, de la religion et de l’identité.
L’oeuvre qu’il propose ici évoque l’enfance joyeuse fracassée par un accident de la route. La poupée, symbole de l’enfance, est blessée, meurtrie, porteuse d’une jambe artificielle, ou dans un fauteuil roulant. Les poupées d’argile sont volontairement fragiles et friables, tout comme les corps accidentés.

Photographe illustrateur, Pierre Javelle réalise des photographie pour la presse magazine, la publicité et la communication. (Le Monde, La Croix, LSA, Le Parisien). Utilisat les raport d’échelle, une narration décalée et une écriture surréaliste avec humour ou mélancolie. « Le trou exprime le manque lié à la perte de son enfant. La brutalité du trou nous renvoie à une mort brusque. Le trou c’est l’abime de la tristesse réservé aux parents un désespoir que rien ne peut combler. »

J’ai conçu cette œuvre avec la délicate tâche de traiter d’un sujet tragique -les enfants tués sur la route- ceci avec une pointe d’humour.
« STOP » est comme un cri d’indignation lancer afin que cesse cette hécatombe.

Autodidacte, Sonia Lawniczak a développé au fil des années un travail sur la condition humaine, la destruction de l’homme par l’homme, la mort. Une peinture d’abord violente, expressionniste, devenue peu à peu plus surréaliste, chargée de symboles.
Fascinée par les villes qu’elle peint comme des paquebots à la dérive –des Townships d’Afrique du sud aux façades décharnées de Beyrouth– , Sonia Lawniczak explore l’inachèvement, la cassure, l’abandon.

2 septembre 2015, l’image d’un homme recueillant un enfant sans vie et pour moi le commencement d’une réflexion sculpturale sur l’avenir de l’humanité.
Où allons-nous ? Que devenons-nous sans nos enfants ?

Installé confortablement, bien à l’abri dans sa voiture, comme dans un œuf, le « chauffard » oublie le code de la route, satisfait son ego, son désir de puissance : excès de vitesse, irrespect des panneaux de signalisation, non utilisation des clignotants …. La pseudo protection « zygote » est en fait un leurre qui met en danger l’automobiliste, « l’égo mobiliste », et tous les être vivants qui se présentent sur son chemin …

« Ce matin, avant de partir, tu m’as embrassée. Ce soir, mes bras plus jamais ne t’enlaceront. Mon ventre qui pendant 9 mois t’a protégé est aujourd’hui ravagé. Je suis vide, anéantie. La douleur qui s’installe à jamais, se mélange à la douceur de tes derniers baisers.»
La sculpture qui s’apparente au texte s’appelle « Le chagrin », elle est le résultat d’un déchirement de la terre lors du moulage d’une esquisse. Pour le projet 102 je l’ai agrandie, nourrie de la triste réalité du sujet.

Estelle Lagarde s’engage artistiquement comme photographe auteur à partir des années 2000. Elle travaille exclusivement en argentique sans post-production numérique. C’est le plus souvent la rencontre avec un lieu qui est le facteur déclenchant d’une construction visuelle, mais aussi l’occasion d’une fiction narrative. Estelle Lagarde est représentée par l’agence révélateur depuis 2010 et expose régulièrement dans des galeries (Paris, Bruxelles, Strasbourg) ou institutions.

Cette oeuvre à été réalisée avec un tampon dateur dont l’empreinte est le nombre 102.
Chaque empreinte déposée produit un semblable à partir d’un original.
Cette inlassable répétition d’une même trace se veut l’expression d’un souvenir et finalement, d’une mémoire. Elle peut donc nous dévoiler plus que ce qu’elle nous donne à voir par la prise de conscience qu’elle nous offre.
J’ai souhaité que le message de cette oeuvre soit accessible au regard et à la compréhension de tous.

tous, adultes comme enfants.

Mon travail artistique et documentaire vise à mettre en perspective les invisibilisé.e.s de notre société. Particulièrement les femmes, avec lesquelles je réalise des portraits qui cassent les codes esthétiques sexualisés et normés.
Mes photos mettent en perspective des nouveaux modèles authentiques auxquelles les filles et les femmes peuvent s’identifier.
Le portrait d’Emma exprime son parcours héroïque, de survivante d’un accident de la route.
Elle a défié les pronostics médicaux et se tient aujourd’hui debout face à mon objectif avec ses rêves et ses ambitions.

Cette image a toujours représenté l’enfance, comme un double intérieur, non pas un miroir de ce qui est vu mais bien ce que le rêve révèle… Un univers que l’on imagine, entre la vie et l’absence, le manque et la présence. Un être qui n’est plus, mais qui reste imprimé en négatif dans notre mémoire ! « De vaines formes de la matière » comme l’écrivait Stéphane Mallarmé, Correspondance 1862-1871, « qu’en fait nous ne sommes pas. » rajoutais Yves Bonnefoy, Poésie et Photographie – Ed Galilée, 2014.

Il est des instants que l’on voudrait figer, enfermer dans notre mémoire pour que le temps n’érode aucun détail de ces merveilleux souvenirs… Ce que la nature ne peut faire, l’art le peut. Prison de glace garde ces tendres souvenirs captifs, entre deux plaques de verre, impérissables. Mais si un terrible événement venait à tinter d’un bleu-mélancolie un moment si cher et désormais immortel ? Elle aimait tant le voir tous les jours lâcher négligemment son vélo contre le mur en rentrant de l’école. Elle avait voulu figer à jamais ces instants dans sa mémoire

Ce tableau représente un tableau noir comme sur les bancs de l’école avec une lecture à l’horizontal. Au centre deux petites filles. Une souhaitant traverser et l’autre qui nous fait signe d’attendre. Malgré les dangers la fillette traverse. A gauche la voiture est accidentée. A droite l’électrocardiogramme montre que le cœur va bientôt lâcher… tout au bout une maman presque éteinte pleure son enfant. 1 accident sur 3 causé par un excès de vitesse au volant.

Ce côté « explosif », connoté par les couleurs vives, pourraient représenter les débris et autres particules lors de la collision d’un véhicule avec un être humain. Ce tableau montre la violence et la vitesse du choc. Sensation de vertige, de désarroi et d’angoisse, représenté par la tête de mort qui explose, telle une double mort. Affronter la vie après un deuil paraît alors impossible.
Ce tableau dispose d’autant de significations que de personnes qui le regarde.

« Oblique » comme symbole de son parcours artistique, il crée des compositions aux allures abstraites dynamiques, vives et colorées. Lettrages et typographies servent de fondation à ses créations enrichies d’éléments que sont les formes, les courbes et par extension les lettres. 

« Par la série Diagonale, j’ai voulu retranscrire le changement de chacun de nous au cours de la vie. Après avoir été confronté à un choc, un accident qui détruit l’équilibre, chacun de nous possède cette ressource qui va nous élever et nous permettre d’avancer en s’adaptant à un handicap par exemple. Le noir du deuil, de la blessure, de la souffrance peut être atténué par des couleurs plus douces qui sont la promesse d’un avenir plus serein. »

Prélude, cette main protégeant un enfant se vit exposée, en version monumentale, à l’occasion du 50e anniversaire de l’UNESCO, et par ailleurs, a pris place sur la promenade en bord de mer à Falsterbonäsets Open Air Museum, Höllviken (Suède), au Centre Medicover (Varsovie), au centre Ferring Pharmaceuticals, Saint-Prex (Suisse), ainsi qu´au Château de Cheverny.
Allégorie du respect pour la vie, cette sculpture témoigne des valeurs humanistes de Gudmar Olovson (1936 -2017) et de son amour pour la famille. Prélude, son titre évoque le tout début de vie fragile et l’avenir incarné par ce nourrisson protégé.

Leo Orta crée des œuvres qui sont représentatives des problèmes politiques, économiques et sociales culturelles actuelles du monde dans lequel nous vivons.
‘Car Crash’ porte sur la notion d’abus de confiance dans la conduite. Il est connu qu’à travers la consommation d’alcool ou le manque de sommeil, les accidents sont plus fréquents. La sculpture reflète les séquelles d’un corps, d’une voiture qui se réveille de la route avec qui ressuscite comme une forme pétrifiée de l’accident.

La Spider Oil Company dont la devise est : In oil, we trust fait référence à la géopolitique du pétrole.
Elle se compose entre autres, de petites voitures, qui associées à du fil électrique, évoquent de possibles araignées. Le danger de la route est amené par l’aspect répulsif des insectes. Le pictogramme symbolise l’appel à la prudence. Le noir renvoie au deuil.
Actif depuis 1966, je fais de petites choses plastiques, sculptures métalliques, cinétiques, de récup, détournées, photographiées…

Habitant Paris, j’ai toujours eu peur pour mon fils quand il était petit, les automobilistes de la capitale semblant ignorer qu’un piéton est prioritaire sur un passage protégé. J’ai choisi de représenter un décor typiquement parisien dans lequel on peut voir de petites traces de pas avancer sur un passage piéton et s’estomper pour disparaître. Elles représentent le dernier trajet d’un enfant renversé par une voiture dans son quartier alors même qu’il se trouvait sur un passage protégé.

Artiste de rue engagé, Pleks s’essaye au graffiti et au rap dans les années 90. Très engagé, il est constamment dans une recherche intellectuelle et poétique. Ses techniques sont multiples : sculptures, photographies, peintures, affiches, graffiti et fresques.
Cette photo met en scène Fred, artiste de rap victime d’un accident de la route et tétraplégique. Elle illustre la résilience et l’envie de créer un avenir malgré le handicap, un hommage à tous les handicapés qui se battent au quotidien.

Née à Nice. Digne fille du soleil, j’aime les couleurs chaudes et la chaleur humaine. L’authenticité, la tendresse et la résilience sont les vecteurs de ma vie. Face à la déferlante de bonheurs utopiques et fabriqués, je crois que seule la recherche de sa propre légende personnelle, ou mieux de l’ataraxie devrait nous importer. A mon sens, l’absence de trouble de l’âme, le bonheur suprême d’être en paix avec soi-même, devrait suffire à notre bien-être. Cette quête m’a conduite Tartaras, et cette paix je l’ai trouvée dans la peinture.

A la perte d’un être cher s’ajoute la fracture émotionnelle et la brusque solitude mentale auxquelles font face les familles des victimes d’accidents de la route.
J’ai été formée au dessin académique à l’école Emile Cohl de Lyon et ai approfondi mes connaissances dans le monde de l’édition et du graphisme. A la sortie de mon master en 2020, j’ai élargi mon savoir-faire à la peinture murale (fresque et trompe-l’œil). Je me passionne pour la création et la réalisation d’illustrations originales.

Flavien Puel est un artiste passionné par l’illustration, traditionnelle comme digitale. Basé aujourd’hui à Paris, il a vécu à l’étranger quelques années. Il y découvre un goût pour l’encre traditionnelle japonaise et pour le gansai, qui ressemble à l’aquarelle.
Très attaché au monde du conte, il y puise des références toujours renouvelées et un goût inépuisable pour l’art de raconter des histoires, avec les images comme avec les mots.

Raf prend comme point de départ le numéro 102 qui accessoirement est aussi le numéro atomique du Nobélium (métal), rappelant l’acier des véhicules brisés. En tentant de devenir stable, l’atome libère de l’énergie, sous forme de rayonnement, rappelant l’énergie quittant les corps des 102 enfants blessés mortellement dans des accidents de voiture. Présence de scotch (texture) pour essayer de fixer/réparer les plaies + rouge emblématique de Raf, exprime ici colère, impulsivité, sang, passion, amour —> une couleur riche en connotation qui vient témoigner à la fois de la douleur et la violence des accidents, mais témoignant de la puissance de l’émotion et de l’amour qui règne sur la mémoire de ces enfants. Un projet recommandé par Darmo Art.

« Mon fils, Louis, a un vélo. Ce qu’il aime, c’est l’enfourcher et s’élancer joyeusement en quête d’aventures imaginaires. Il est prudent mon garçon mais il est parfois dans la lune aussi, ce n’est encore qu’un enfant. En le voyant s’élancer, j’ai parfois la vision que je vous livre. Un regard d’enfant fauché. »
Photographe indépendante, Virginie Ribaut fait du portrait son domaine de prédilection.

« Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ?» Incontestablement oui. Une simple erreur, une simple négligence, un choix absurde, un dernier verre… Un comportement insignifiant peut entraîner des conséquences dramatiques. Tel a été le cas pour les 102 victimes, les 102 ailes de papillons envolées.
Jennifer Ripert est avocat au barreau de Bordeaux, formatrice en droit public et passionnée d’art.

CHAOS est une toile à poser sur le sol. Elle représente – selon deux axes – la rupture dans la temporalité qui surgit lorsqu’un enfant décède d’un accident de la route. Sur l’axe de la largeur, c’est l’innommable du réel, le tourbillon de la destruction. Sur l’axe de la longueur, la toile fait apparaître la figure de la mère de l’enfant qui vit dans sa chair le chaos au point où l’onde de choc désorganise le fonctionnement de son corps.
Christelle RODRIGUES travaille à Reims et Paris.

La petite robe rouge

Cette petite robe était gaie, colorée, rouge.
La couleur des fleurs, du printemps, du soleil.
Après, elle avait le rouge du sang, et le noir d’une réglette de gendarmerie.
Elle était si belle, même avec sa robe abîmée.

Duncan a commencé à peindre à l’huile à l’adolescence et peint actuellement avec un groupe local à Nivelles, en Belgique. Il peint à l’huile et utilise parfois des médiums d’impasto. Il est toujours attiré par l’effet de la lumière et son interaction avec la nature.

Intriguée par les objets délaissés, je leurs redonne vie à travers une approche poétique. Cette œuvre représente, un vélo qui vient de s’approprier un berceau protecteur, tel un monstre dangereux. Il a volé l’avenir de l’ange qui y dormait, mais tout autour de lui, subsiste encore ce futur inachevé. Pour éviter toute reprise de ce nid si douillet, il s’est armé de chaines. Et nous, témoins du drame, regardons impuissant, ce refuge du bonheur, pris dans les rouages de cet occupant diabolique.

Rêveuse, joyeuse et un peu mystérieuse. La bulle d’enfance de Laetitia se compose de trois images. Un journal intime où l’on devine des interrogations existentielles, une forme abstraite aux couleurs acidulées évoquant l’été, un collage peut-être inspiré des essences d’un parfum inconnu. Laetitia a souhaité que sa participation à cette exposition se matérialise par un moment de légèreté et une ode aux impressions, couleurs et sensations propres à l’enfance.

Diplômée de l’Académie de Brera en Italie, l’artiste multimédia se familiarise avec la photographie et explore avec une curiosité enfantine le monde qui l’entoure.
« Le siège du carrousel signifie la place vide laissée dans la vie des familles. La couleur bleue et rose appartenant à l’imaginaire enfantin. Un voyage vécu inconsciemment comme une course fatale. »

Cara Viola, speriamo che tu stia bene.
Hai la possibilità di inviarci un’immagine del tuo lavoro in jpeg di risoluzione 300 dpi
Si tratta di raccogliere tutti gli elementi visivi e i testi per preparare il futuro catalogo della mostra.

il seggiolono della giostrina vuoto a significare il posto lasciato in auto e nella vita delle loro famiglie. Il colore azzurro e rosa appartenente al immaginario infantile. Il viaggio vissuto incoscientemente come corsa fatale. Una verra roulette russa.

Montage moderne pour un pendentif : Une monture en argent avec bélière en argent, velours noir et fermoir bâton en argent.
Signature gravée au dos de la monture.

Enjeux amoureux ou matériels (la voiture), on s’emporte ! Course-poursuite en bolide jusqu’aux abords d’une école. En haut, chorégraphie d’écoliers ; sur le devant, deux tout-petits et leur mère, le trottoir de l’école…
Le long processus de travail et de création a démarré dans l’enfance, puis dès l’âge des outils numériques, à partir de milliers de petits dessins, griffonnés au moindre lâcher-prise, naissent des œuvres digitales de plus en plus complexes, imprimées et exposées depuis 2016.

Toi qui es déjà en Arcadie, tu es comme une pluie de lumière qui éclaire l’île sur laquelle je suis. Celle-ci elle est paisible au premier regard mais tellement disloquée à l’intérieur, souvent je pense à toi : ton sourire, ton rire, ta bonne humeur… je me remémore les petites phrases que tu me répétais : « surtout ne t’inquiète pas », « mais, confiance ! ». Une douche de lumière m’envahit, mon feuillage intérieur s’ouvre. Je peux m’abandonner à quelque chose qui me dépasse, tu es là avec moi !

Silhouette découpée dans une feuille d’aluminium inspiré
du panneau de Danger du code de la route
Au recto : les silhouettes noires des enfants sont froissées (Réf : tôle froissée), abîmées, déformées.
Ces chocs inscrivent le traumatisme de l’accident dans les corps. Les deux personnages serpentent
tel des funambules sur un passage piéton instable.
Au verso : on trouve inscrit sur les corps les dessins du code de la route qui nous indique
un danger imminent. Ce jeux de signes nous invitent à déchiffrer ce rébus .
Le socle noir signe le titre : STOP

J’ai souhaité exprimer l’effroi ressenti par la perte, le vide et l’isolement qu’elle peut créer, tout en recherchant une harmonie globale porteuse d’une forme d’espoir.
Aujourd’hui habitué à travailler sur des œuvres figuratives, j’ai cette fois-ci choisi la force évocatrice du non figuratif pour être mon guide.

Je dessine depuis toujours et j’ai commencé la peinture il y a quelques années. Lycéenne de 17 ans, j’aurai pu faire partie des 102 victimes, je suis donc touchée de pouvoir peindre pour rendre cet hommage me permettant de délivrer cette toile, regard profond dont les yeux écarquillés soulignent autant la surprise que la peur, sentiments dans le regard de la victime et du coupable. Le tableau représente un ensemble d’éléments de l’espace routier qui se mêle dans les courbes du regard effrayé.

De formation littéraire, il est éditeur-typographe avant de devenir dans les années 80 assistant photographe puis photographe. Son travail photographique s’articule autour de la notion du paysage traversé et du secret. Il a fait l’objet de nombreuses expositions et éditions. « J’ai choisi de suivre ici un chemin avec bords, en consignant avec autant de rigueur que de détachement feint, mes rencontres avec ceux que je ne rencontrerai jamais. »

Depuis 2015, Edwart Vignot explore avec curiosité les chemins de traverse que lui livre l’Art sous toutes ses formes. Tour à tour photographe, réalisateur, auteur ou encore curateur, il aime également créer toutes sortes d’installations pour des musées, des galeries ou des particuliers.
Selon Harry Bellet « Edwart Vignot est un artiste qui pratique un iconoclasme joyeux et créatif » le Monde 28 mai 2015

Mathieu Walter découvre à 18 ans la photographie en tant qu’assistant auprès de plusieurs photographes de mode et de publicité. Parallèlement, il suit des études d’Arts plastiques à Paris. Photographe des défilés Haute couture et réalise de nombreux portraits de personnalités pour des magazines internationaux. L’artiste s’interroge la notion d’intimité. Comment la définir aujourd’hui ? Quelle place occupe-t-elle ? Patiemment, il guette des instants de vérité.
Depuis 2004, Mathieu Walter expose régulièrement à Paris, Genève, Londres, Monaco, Megève, Cannes, Gstaad, Verbier, Venise.